Massalia – Catherine Catella


Extrait – Massalia – Catherine Catella
Je ne sais pas à quel moment j’ai su parler italien cela remonte à très loin. Peut-être à l’enfance. Je ne sais pas exactement à quel moment cela a démarré. Je n’ai pas parlé italien avec mes parents. Mes parents n’ont jamais parlé italien avec nous, mes frères et sœurs. Par contre, dès que nous avions un moment de vacances nous partions en Italie. Et là j’ai appris l’italien avec des jeunes de mon âge qui au bout d’un certain moment parlaient français et moi je parlais italien.
——————-
La question de l’identité est une des plus compliquées pour ceux qui sont nés sur un territoire alors que les parents eux n’y sont pas nés. Donc ils sont d’ici mais c’est difficile car il faut s’approprier un territoire. On n’est pas Français, enfin moi je ne me sens pas Française, je ne me sens pas Italienne. Mais je me sens de ce territoire, que j’ai conquis avec le temps. Marseille offre cette possibilité d’être dans une terre sans origine ethnique, sans origine identitaire. C’est sa propre identité ici, là et maintenant.

Marseille, c’est une ville hors du temps, de l’espace finalement, hors de l’espace-temps, une ville où tu peux créer ta propre identité, ton propre territoire.
Je trouve que c’est une très belle ville. Où toutes les misères se partagent. On peut partager sa propre misère avec la misère de l’autre et du coup, cela en fait une ville particulière.

C’est une ville violente mais pas dans le sens agressive, une ville violente au niveau visuel, très contrastée. La mer est bien bleue, les rochers sont bien blancs. Elle n’est pas tempérée. Ça ressemble à ce qu’elle est.

Autres personnages de Massalia :
Maria et Roberto Catella, Bhattacharya Nabankur dit Pinku, Zohra Aït-Abbas, Kheoudja Thilghilt, Josefa Scotto, Esther Fouchier, Charles Derdérian, Nouné Karapetyan, Maitryee Mahatma, Kassim Abdou-Halid, Françoise Rossi et Mounira Chatti.




Traduction du chant Amore moi non piangere
Mon amour, ne pleure pas
Si je m’en vais
Je laisse la rizière
Je retourne chez moi

Mon ami, ne pleure pas
Si je m’en vais au loin
Je t’écrirai une lettre
Pour te dire que je t’aime

Ce ne sera plus la chef
qui me réveillera le matin
Mais là chez moi
C’est ma petite maman qui me réveille

Je vois, plus bas, à travers les arbres
Ma petite maison blanche
Je vois, plus bas, sur le pas de la porte
Ma mère qui m’attend

Papa, maman, ne pleurez pas
Je ne suis plus une repiqueuse
Je suis revenue à la maison
Pour y faire la demoiselle.

Maman, papa, ne pleurez pas
Si je me suis consumée
C’est la rizière
Qui m’a détruite.

Comments are closed.